Je suis vulnérable comme un bébé chat

Ogunquit. 5 août. 7h30. Dernier matin de vacances.

Non, pas vrai, c’est officiellement F.I.N.I. Il me reste que les 7 heures de route et la fille n’est aucunement capable d’être dans l’présent!

Je suis dans ma tête. J’ai mal au ventre. L’coeur « parké » dans gorge. Les yeux dans la flotte. J’suis de même, je stresse.

J’entre dans une p’tite « Bakery », bondée de monde qui bâille en attendant l’élixir noir qui réveille les sens. Debout, entre eux, j’écoute d’une oreille une langue qui coule pas mal + quand j’ai consommé des cocktails estivaux… Jusqu’au moment où j’arrive à la caisse, mon dej. pas payé dans les mains, 21 personnes derrière moi (+16 qui attendent leurs commandes) et que je réalise je n’ai pas ma carte pour payer… Ben non toi, j’l’ai enlevée de mon sac banane la veille…Parce que les vacances sont finies!

Il me passe 73 mille trucs en même temps dans la tête. J’ai un scone aux bleuets et un croissant de soleil dans les mains qu’un gentil jeune homme m’a servis.

J’fais quoi?

Je texte mon chum qui m’attend dans l’char, dans le stationnement d’une banque illégalement? Ben non cri**, je suis en mode avion… (Ben oui, j’sacre des fois!)

J’pars en courant?

J’regarde derrière moi, j’vois les 21 personnes qui attendent et je dis au couple le regard maussade:

« You can take my place, I forgot my wallet in car… I’m lost this morning… »

Je me suis sentie envahie d’un drôle de feeling… Comme soudainement vulnérable. (Voyons ME, ce n’est pas la fin du monde!!!) Ce matin-là, ce l’était!

Ils m’ont regardée et la douce femme me dit: « I paid for you, it’s a pleasure »

What?? Ben non! Il me manque aussi mes 2 lattes. Ils ont insisté et là, mon cœur s’est mis à « feeler » drôle. J’avais presqu’envie de verser une larme, s’pas des jokes.

J’ai lâché un “We have a good poeple in a World, thank u, very much”vraie bilingue je suis, j’ai jasé quelques minutes avec eux le cœur pétillant de bonté humaine.

Assise dans la Toyota, je dégustais mon latte et mon scone qui goutaient l‘ciel, en n’en revenant toujours pas!

Arrivé sur l’autoroute payante, mon chum lâche un « Ostie, que je ne suis pas chanceux… j’pogne jamais la bonne file! » Une fille en moto, s’arrête devant, enlève ses gants, cherche son $… T’sé un gros 2 minutes de patience!

Notre tour arrive et l’employer nous annonce que la fille devant nous avait payé.

O.k. chum retire ta parole et savoure cette surprise de la vie.

Malgré mon état lamentable de la matinée, la vie m’a tellement fait vivre de belles surprises. T’inquiète, je me suis parlé et STOPÉ mon scénario musical à la blue jeans blue :« Je suis vulnérable comme un bébé chat ». Parce que vraiment, c’est ce que je me chantais dans ma tête, HAHA!