Des étoiles filantes. Des graffitis de ressentis. Des soleils souriants. Des cœurs. Oh oui, beaucoup de cœurs. Partout. C’est ce qui tapissait mon agenda scolaire. Je partais dans ma bulle souvent. Très souvent. Je laissais aller mon esprit dictant ma main de balayer le stylo de gauche à droite. Une vie colorée et bien vivante autant sur les feuilles de mon carnet qu’aux premières loges de mes émotions.
D’hier à aujourd’hui, je gribouille des carrés colorés. Des lignes fines qui forment l’état dans laquelle je me retrouve un certain matin devant un rendez-vous téléphonique qui me travaille en dedans. Les chances sont qu’il y a du retard et que j’ai même le temps de laisser de côté l’encre colorée pour tenter de mettre de mots sur une nouvelle étape importante. Suivi en génétique. Comment dire, ça ne me tente pas full. Juste me mettre dans ce bain fait ressortir plusieurs émotions. La peur. L’insécurité. Pour ne nommer que celles-ci.
Je me sens maintenant prête à affronter cette étape de +. Celle de savoir si je porte le gène qui est bien présent dans ma famille. Celui qui a chambardé (chambarde encore) le quotidien de ma Sis depuis 3 ans…
Je me rappelle son appel, le matin d’avant un tournage et qu’elle m’a annoncé la nouvelle que c’était génétique… Disons qu’en tant que sœur, je suis pas mal trop proche pour faire comme si de rien était.
J’ai laissé cette situation planer. Se déposer tranquillement dans le coin de mon cerveau… Comme un genre de stress, de source d’anxiogène que je n’avais pas envie de gérer. J’en ai parlé avec mon médecin. Attentive, ouverte, elle m’a suggéré de débuter le processus de prévention. Mammo. Écho. Résonance magnétique (avec en prime en choc vagal en sortant). C’est ce que j’ai fait. L’année 1. Pis l’année 2.
À mon dernier rendez-vous, la phrase « Ça sert à quoi de faire la prise de sang pour savoir si j’ai le gène si je suis déjà suivie de très près? » avait fait son p’tit bonhomme de chemin. Disons que j’avais digéré la nouvelle et que je me sentais prête à entamer les démarches à savoir si j’ai le gène. En ce jour de consultation, c’est ce qu’on appelle vivre une étape à la fois.
Fébrile, c’est ainsi que j’ai eu le temps de gribouiller en masse et même d’inscrire cette tranche de vie de mon histoire, en attendant le fameux rendez-vous au lieu de passer toutes les stories du jour IG à la recherche de réconfort ou encore, en fuyant la réalité du moment.
ME
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