Relaxant dans mon bain moussant, j’y pense.
Sous le jet de la douche, j’y pense.
Je me dépose dans mon lit douillet, j’y pense.
En enfilant mes sous-vêtements, j’y pense.
Mon chum me caresse, j’y pense…
J’vois des posts FB – IG, j’y pense.
J’y pense depuis déjà plusieurs mois… et je dois dire que ce morceau prend une place démesurée dans mon cerveau.
Voilà, ma précieuse sœur a reçu un diagnostic de cancer du sein avec le gène BRCA2 (génétique) en décembre dernier. Gros morceau!
S’ajoutant à toutes les nouvelles émotions suivant l’annonce, j’y pense, et si à mon tour…
Parce qu’elle a 40 ans. Parce que j’arrive à 40 ans. (11 mois de vie nous séparent)
Parce que c’est un gène héréditaire.
Parce qu’à la fin, on est à l’abri de rien. Moi qui croyais avoir confiance en ma santé et en la santé des gens qui sont si chers à mes yeux, ma famille.
J’y pense, encore + parce qu’avec la rentrée est venu un rendez-vous précoce chez mon médecin (qui d’habitude se retrouve au 2-3 ans). Cette fois-ci, je me suis présentée avec des papiers médicaux et le cœur gros…
J’ai déjà été négligente pour un nettoyage chez le dentiste. Même si j’avais un peu mal. Même si j’étais pratiquement certaine que j’avais une carie, mais là…ce court mot de 5 lettres « cancer » gravite autour de moi, j’ai donc plongé dans les étapes proposées.
Mammographie. Genre qu’ils m’ont donné un rendez-vous à la suite d’une annulation, donc l’examen s’est passé dans la même journée. Stressant à souhait…mais si je n’ai pas trop eu le temps de ruminer.
Entretemps, j’y pense.
2 semaines + tard, mon cœur s’est arrêté de battre lorsque j’ai vu un appel manqué de Radiolix sur mon afficheur. Pas vrai…justement je me disais que je n’avais pas de nouvelles, bonnes nouvelles!
J’y pense encore.
Voilà. Matin d’échographie puisqu’effectivement, ils ont vu quelque chose après la mamo et ils veulent vérifier. Est-ce que je rêve où j’ai mal aux seins? On dirait que j’ai une bosse sous l’aisselle… Assise derrière mon volant direction Laval, j’écoute le silence et au lieu d’admirer le lever de soleil, je me suis concentrée sur l’cœur qui était stationné directement dans ma gorge…mon bagel au creton avait juste envie de faire marche arrière.
« Ben voyons Marie, c’est juste un test… Ta sœur vient de se faire opérer. Elle a terminé sa chimio, il y a quelques semaines… » je tente de rationaliser. Il semble que le méli-mélo d’émotions de celle d’à côté n’est pas évident non plus à digérer.
Heureusement, tout est O.K. de mon côté…du moins, pour les prochains mois. Je crois en la prévention, c’est pour cette raison que j’ai décidé de me libérer ici sur le sujet. Chanceuse, je suis, j’ai un suivi. Je vais continuer à ne rien tenir pour acquis et surtout, oui SURTOUT, d’être présente pour mon héroïne de sœur que j’admire tant.
ME, les yeux dans l’eau
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