Corps

Accueillir – La nouvelle

14 février. Journée de l’Amour.

Matin d’audition où ma fille donnerait tout ce qu’elle pouvait pour entrer dans son programme Danse-études tant rêvé… Un matin beaucoup + doux que l’audition de fiston 2 ans + tôt, où mon père était en transfert vers Mtl à la suite d’une crise cardiaque.

Aussitôt entrée dans la voiture, après un « Et puis ma puce, comment ç’a été? » Don’t Worry, Be Happy retontit de mon cell. « numéro masqué » qui cache une nouvelle que je ne saurai attribuer de qualificatif …  « Ce n’est pas la nouvelle que j’aurais aimé vous annoncer ce matin Mme.D’Amours. On va parler de vous et ensuite, de vos enfants. »

Le test est positif . BRCA2 fait partie de moi. Aussi. Quand un parent est porteur, les données sont que ça touche 50% de la descendance. Nous. On a pogné le jackpot – 100%.

Ma fille, assise à mes côtés, assiste à la scène. Je stationne ma voiture à la Place des Citoyens de ma ville, je quitte les haut-parleurs pour prendre mon cell. à la main. J’écoute. Un malaise me traverse le corps. Ça va vite. Je prends ma liste d’épicerie pour mettre par écrit ce que j’entends pour la suite. Parce qu’avec cette nouvelle, le dossier reste ouvert et il aura une suite. Je rentre dans les démarches de prévention, à fond.

Tout qu’un cadeau de St-Valentin…

Accueil – Accepte – Laisse aller. Dans la phase 1 je suis.

Je pleure. J’ai peur… C’est un sujet délicat, ébranlant. Mais, j’ai la mutation génétique BRCA2 et NON le cancer. Sur repeat dans ma tête…

Couchée dans l’bain quelques mois + tôt. Je me rappelle quand j’ai dit à mon chum, je vais faire le test en génétique. 2 ans après le diagnostic de cancer du sein de ma sœur, j’avais eu le temps de réfléchir en profondeur. De mijoter. Prendre une décision éclairée. J’étais prête et ce, peu importe la réponse qui en ressortirait. Si la réponse était positive, j’irais de l’avant vers la chirurgie préventive qu’on appelle la mastectomie totale avec reconstruction. 

Chirurgie. C’est grand comme épreuve. Moi qui ai accouché de mes 2 enfants, naturel à 110%… Mais, ce n’est pas un drame.

Entre les « À ouin…! » de maladresse, les « je suis désolé », « Tu es courageuse » ou encore les « conseils » et les changements de sujets de mon entourage … À 41 ans, avec mon expérience de vie. Avec la situation de ma sœur, qui est en arrêt de travail, encore dans le processus d’attente de la chirurgie 3 ans + tard… Nos antécédents familiaux alarmants. Je suis en mesure d’assumer mes choix. Je ne vous cache rien en vous disant que c’est déjà beaucoup à digérer.

Ça fait maintenant 3 ans que je suis dans le rouage de la prévention. Mammo. Écho. Tests physiques. IRM… Ces rendez-vous annuels viennent avec son lot de stress d’attente de résultats. Pas beaucoup de break d’esprit en paix. En attendant quoi? Que le cancer se développe et que finalement, je doive procéder à la chirurgie avec chimio en prime? 

La beauté dans cette épreuve, c’est que de 1, je n’ai pas le cancer. De 2, je suis prise en charge. Ça m’aura pris au moins 5 jours pour me calmer le mental et pour relativiser les choses.

Lors de l’appel : « Voulez-vous être dans un regroupement d’aide? »

« Non, je vais gérer ma santé mentale »

Non mais, je me suis sentie seule. Pas seule dans le sens mal entourée, vraiment ma famille adorée a été parfaite. Seule dans l’sens… À qui je pourrais bien parler qui a vécu une situation similaire? 

Angelina Joli peut-être? C’est la seule qui me vient en tête… Opérée en 2013… Nous sommes en 2025. Les rares infos que l’on retrouve sur les zinternets sont pas mal vintages.

C’est pourquoi j’écris ce chapitre de mon histoire, c’est libérateur. Je vous la partage ici depuis 10 ans. Quand je pense que l’Idée MoiME est arrivée le jour où j’ai appris que mon amie Marilyn est décédée du cancer du sein. J’ose croire que j’ai un ange qui me protège, qui me guide dans toute cette épreuve. Partager mon histoire, dans un premier temps, me fait du bien et peut-être pourra servir de modèle à une miss Joli qui se sentira égarée dans sa situation. Pour sensibiliser et non pour me faire prendre en pitié.

À suivre…

ME

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