Quand je rentre dans ce tourbillon de « Donner une Go » / « Go à donner », j’ai un voile sombre qui se hisse sur mes journées.
Ce voile est ce souvenir de l’époque de mes 11 ans. 6e année. Dans le temps où l’on avait la chance d’avoir des cours de musique au primaire. Un spectacle de Noël en suivait en direct du gymnase de ma petite école de Villemontel. Les musiciens amateurs installés devant les parents, c’est à ce moment bien précis que mon cœur se met à faire des siennes. Pas des palpitations du style j’ai un petit trac, ça non! Avec mon énorme flute à la main, je pouvais voir littéralement les battements de mon petit cœur vibrer à travers mon chandail blanc.

Je ne peux pas trop vous dire comment j’ai fait pour performer. Pour faire une caresse à mes parents à la fin de la prestation et de filer en classe avec mes pairs sans rien dire. Dans mon corps de petite fille perturbée, je pensais à une chose : « Est-ce que je vais mourir? »
3 bonnes heures ont passé. Essoufflée, couchée sur mon bureau au lieu de mettre la main aux décorations de fin d’année, j’ai demandé d’aller aux toilettes. Pas eu le temps de me retenir. J’ai gerbé la seule chose que j’avais été capable d’ingérer. Comme par miracle, mon cœur s’est calmé. Alléluia, j’étais soulagée. Silence radio, cette situation est demeurée un secret bien gardé. Mais pourquoi?
L’année suivante, me laissant glisser derrière la motoneige en planche à neige, la même situation se reproduit pendant quelques heures. Assise devant Charlie Brown en mode ciné-cadeau, je pensais à une chose : « Est-ce que je vais mourir? »
Fac, aux 3-4 ans, cette situation incommodante revenait. J’ai ENFIN décidé d’en parler, sans savoir le pourquoi, du comment de ses palpitations extrêmes. Jusqu’au jour où, celles-ci se sont manifestées et elles ne disparaissaient plus d’elles-mêmes. Quand la batterie de mon corps s’affole avec des battements à 180, tu as beau te dire que ce n’est pas dangereux, c’est paniquant!
Les dernières années, j’ai même aperçu qu’il pouvait y avoir des éléments déclencheurs comme l’annonce du cancer de mon père ou encore une présentation forcée où mon senti me disait de ne pas y aller… Ces 2 situations m’ont entrainée à me rendre à l’urgence où j’ai enfin pu mettre un trouble sur ce que je vivais. TSV (tachycardie supraventriculaire). Comme ce n’est pas si fréquent dans mon cas, il n’y a pas d’intervention à y avoir, seulement être vigilante.
Toute cette tranche de vie pour résumer que je n’aime pas ça tant être dans le mood «Donner une go», cette veille expression signifiant « travailler ++++++ pour un certain temps » et ce, surtout dans ce temps de l’année.
L’affaire, ce n’est pas que la femme de cœur, passionnée que je suis n’est pas capable. C’est que les surcharges de stress et les extrêmes me tentent de moins en moins.
Parce que pendant que j’donne une Go, ma créativité s’évapore et je perds mes mots. La preuve, mon dernier billet, remonte au dernier mois. Je procrastine l’essentiel : prendre soin de moi. Sur le pilote automatique, je n’écoute pu tant les signaux.
Faut dire que je suis aussi au stade où plein de gens que j’aime ont donné une Go. Une Go de trop. Ça fait réfléchir. Un genre de rappel constant de relativiser le stress et surtout. Oui, surtout. Qu’avoir la santé et la paix d’esprit, c’est un immense cadeau de la vie.
ME
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