J’ai peur. Ça va aller. J’ai peur. Ça va aller. J’ai peur. Ça va aller. J’ai peur. Ça va aller. Les yeux ronds et mouillés rivés à l’écran, c’est ce qui a sorti après l’appel préopératoire de l’infirmière.
Combien de fois j’ai demandé à ma sœur : « explique-moi comment ça va se passer quand je vais arriver au CHUM? C’est quand que je vais me mettre une jaquette bleue? À quel moment mon chum doit me quitter? …» À travers l’inconnu, cette fine touche d’expérience vécue apportait un baume sur mes peurs ressenties.
J’ai pleuré. Beaucoup. Toutes mes peurs, en larmes. J’ai aussi beaucoup parlé à mon petit corps, avec douceur pour me rendre à un état d’esprit de confiance.
Jour J. 5h, la sonnerie matinale a lancé une mélodie en double. Mieux vaut prévenir que passer tout droit. J’ai profité d’un 5 minutes sous le jet de la douche pour notre dernier moment ma poitrine naturelle et moi.
Caresses d’amours très fortes à mes enfants, c’est le cœur un peu déchiré que je pense à cette 2e journée « non-ordinaire » d’école au secondaire à ma puce… Mais, c’est le temps de penser à moi.
Après ma non-gorgée d’eau, mon non-déjeuner, ma non-préparation, on a quitté la maison. En direct de la 15, soleil levant, Amistat dans mes oreilles, j’ouvre Notes. À la fameuse question « Comment je me sens », difficile de trouver les mots justes. Relativement calme, je suis main dans la main avec mon corps et mon mindset.
En retard de plusieurs heures en raison d’un don d’organe dans la salle d’op., réservée pour ma situation, j’ai eu le temps de respirer en masse l’air du CHUM. Mode économie d’énergie. Sèche. Fond de mal de tête. Ventre + que creux… La chance que j’aie, mon opération a bien eu lieu.
La mastopexie (le redrapage mammaire) est une intervention de chirurgie plastique qui vise à corriger des seins présentant un certain degré d’affaissement (après grossesses ou pertes de poids). C’est l’étape de mise en forme de mes seins avant de passer à la 2e (et dernière) intervention, la mastectomie/reconstruction.
1h45 + tard, c’était chose du passé. Quand j’ai ouvert les yeux, j’étais si heureuse que je n’ai pas voulu les refermer. MA grande peur: ne pas me réveiller.
Ils m’ont descendue à l’étage du réveil ou j’ai enfin pu retrouver mon amoureux. J’imagine que le temps a été beaucoup + long pour lui que pour moi… Merci chéri. ❤️
Après pipi et paperasse, il semble que tous mes signes étaient de mon côté pour un GO à la maison.
Autour du bouillon poulet et nouilles, j’ai rapidement retrouvé réconfort. Le moulin à paroles était bien réveillé, je n’arrêtais pas de parler! 😅
Curieusement, j’aurais pensé ressentir plus de douleur. 48h de Tylenols aux 6 heures et après, plus rien. Pas tant « plus rien » parce que le genre de top imposé pendant une semaine + 2 drains apportent son lot d’inconfort, mais je me suis trouvé des trucs, comme une veste trop grande ou une robe de chambre à l’envers pour pouvoir y glisser les drains discrètement.
Victoires du jour.
Jour 1. Me faire une toque depuis l’oreiller.
Jour 2. Marcher du Stop ou Stop avec mon chum.
Jour 3. Pu de Tylenol.
Jour 4. Commissionner avec mon amoureux et recommencer à faire une vraie marche.
Jour 5. Me laver les cheveux au lavabo
…
Jour 8. RV post-op tant attendu au CHUM. Tout a bien guéri et ma nouvelle poitrine a fière allure et me fait sourire.
Je ferme ce chapitre pour les prochains mois, comme le dit si bien ma chirurgienne que j’apprécie beaucoup « Une étape à la fois »
ME, reconnaissante de votre touche d’attention et d’amour reçus.
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