Je cherche encore mes mots pour pouvoir vous partager un passage de ma vie de quarantenaire, qui s’est déroulé comme dans un rêve. ME, en Bolivie! D’ailleurs, mes nuits sont encore teintées d’aventures où je me vois dans un avion partir… en terre inconnue.
En réalité, l’atterrissage s’est étiré sur quelques jours
Jour 1 – Je n’ai pas envie de parler à personne tellement tout ce que j’ai vécu se bouscule. Je suis fatiguée. Juste penser enlever mon « mode avion » m’ébranle…
Jour 2 – C’est quoi qu’on a pensé de se donner la vie dure de même? L’eau potable, tempérée qui sort de mon robinet m’apaise. Avoir accès à un toit douillet me réjouit. Mon lit, ma soupe me réconforte.
Jour 3 – La réalité me frappe, quand même, c’est majeur comme voyage ce que nous venons de vivre. Je suis si fière de mon clan Roy-D’Amours!
Jour 4 – J’ouvre ENFIN la valve de mon ressenti. Je commence à être capable de laisser sortir mes mots. Mes émotions. Je pleure. Je suis enfin capable d’écrire!
Jour 5 – Merci à la Terre mère bolivienne de nous avoir accueillis parmi les leurs afin de vivre l’expérience d’une vie.
Je le savais avant de partir. Je le savais que je sortirais de ce périple autrement que lorsque j’y suis entrée. Mais comment? Ça, je ne pouvais l’imaginer…
J’ai l’habitude de me déposer ici. Chaque fois que je vis du trop. Du pas assez. Cette fois, avec du recul, je suis capable d’exprimer que j’ai touché à une autre limite du « pas assez ».
Naviguer hors zone de confort, n’est-ce pas l’essence du voyage? J’ai baigné dans tout qu’un Univers, ma foi déstabilisant où, dès le premier jour, j’étais déjà submergée.
Imaginez lorsque nous sommes partis en excursion et quand voyant la route périlleuse de 5000 m d’altitude se dressant devant moi, je me suis sérieusement posé la question. « Est-ce que je vais mourir ici. Maintenant? » Je vous jure que je riais jaune, en serrant de toutes mes forces les cuisses de mes enfants. Je n’ai jamais eu autant de sueurs froides de ma vie…
Constamment en mode « survie », l’emblème du dernier mois de voyage pas facile a été « Il n’y a pas de gloire, sans audace! » avec au menu –
- Affronter ses peurs et pas seulement à moitié
- Nuits saccadées, glaciales. Sommeil perturbé
- Altitude, maux de tête, étourdissement, saignements de nez
- Température froide, climat sec
- Vent et soleil ardants qui brûlent
- Vivre sans chauffage ni eau chaude
- Laver les mains, le corps, les vêtements à l’eau gelée… Super pour éliminer les bactéries!
- Fatigue corporelle, maladie, hospitalisation (salmonelle)
- Adaptation culturelle
- Barrière de langue (cassée après la première semaine)
- Toujours être vigilants au niveau alimentaire (glace, eau, lait, viandes, salade…)
- Les chemins précaires qui donnent les vertiges et des sueurs froides
Ce n’est qu’une parcelle de ce périple palpitant! (je suis dans la rédaction de notre histoire bolivienne en détail…à venir sur Chlorophylle)
Trop, c’est comme pas assez… Je t’ai compris, pour vrai!
Notre style de vie est simple. Heureux, juste d’être. Ensemble. C’est calme, c’est doux. Pas besoin de superflu, de consommation à outrance.
À travers cette aventure, « pas assez », on t’a touché! T’sé ce qu’on appelle l’envers de la médaille. La survie.
La beauté dans tout ça, d’être humain caucasien, à être humain bolivien, on partageait tous les mêmes valeurs de respect, de partage, d’Amours. Du vrai, tout simplement!
ME
Aucun commentaire