Âme

Grandeur Nature

Parc des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie. 8h10.

Assise dans l’bus jaune qui nous menait à la montagne, l’excitation que je vivais depuis quelques jours a laissé place à un sentiment d’insécurité et de peur. Ben voyons, c’est quoi qui s’passe avec moi?

J’ai peur!! Mais peur de quoi?? Moi qui carbure aux nouveaux défis??

C’était IMMENSE ce qui se trouvait devant moi. La grandeur de la nature dans laquelle je me trouvais me faisait peur. Je me suis sentie soudainement loin de la civilisation. Et s’il m’arrivait quelque chose? Et si j’éprouvais un problème cardiaque? Vraiment, j’ai pensé ça. Ça m’a pris au moins 15 minutes à mijoter cette noirceur avant d’oser en parler à mon chum, pour pouvoir passer à autre chose.

Attaquer la montagne!

La rando qui s’en suit n’était pas de tout repos. Un pas devant l’autre, j’avançais au cœur d’une forêt dense, par le fait même, je plongeais à l’intérieur de moi. Je pensais au courage. Le courage des athlètes olympiques. Le courage de ceux qui se battent contre la maladie (Mon amie Marilyn). Le courage d’avancer et de dépasser nos propres limites. Persévérance!

Et là, c’était LE moment : le sommet. Les yeux pleins d’eau devant autant de beauté naturelle. Un mot me vient en tête : immensité. L’immensité qui m’a rappelé que tout est possible. Tout est possible lorsque l’on se met en action. Affronter ses peurs.

Assise sur le cap de roche à manger mes noix. Le vent sur mon visage, qui sèche ma camisole…Une grande liberté m’envahie. Pour vrai, c’était GROS et tellement difficile à décrire!

Et là, je redescends le sourire aux lèvres, gonflée à bloc et habitée par un sentiment d’accomplissement indescriptible. Je suis capable de TOUT. Je gambade à pleines jambes, en rencontrant plusieurs randonneurs le visage rouge VIF et brillant par la sueur qui jaillit sur leur peau. Amoureux et moi, on les encourage à coup de : « Bonne rando! » « Vous y êtes presque! » « Ça vaut le coup! »

Et là, BANG! Plutôt « crack ». Je me suis foulé la cheville.  Mon chum qui a assisté à la scène « live » s’exclame : « Qu’est-ce que tu fais là? » Assise sur le côté de la piste, j’ai enlevé mon soulier beaucoup trop humide et sale… Pendant une microseconde, j’ai capoté. Je me suis concentrée. J’ai respiré. FIOU, ma cheville n’est pas trop enflée. Mais la douleur, elle, était là.

Un ange est passé sur ma route. Une femme seule, qui avait dans son sac à dos un bandage. Elle m’a assistée et elle s’est assurée que ma cheville était o.k. pour poursuivre ma route. T.R.A.N.Q.U.I.L.L.E.M.E.N.T.,  mais sûrement!

Il me restait encore 2 km à descendre et pour ceux et celles qui connaissent l’Acropole de Draveurs, c’est de loin la partie la + « hard » du trajet.

Mon corps m’a fait signe que j’allais beaucoup trop vite. Que je devais ralentir la candace…

C’est fou comment cette « simple » rando a fait du sens à ma vie. J’ai découvert une force de volonté et de courage que je connaissais à p’tite échelle. J’avais, devant moi, l’exemple parfait de la plus belle aventure qu’est la vie.

ME

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