Mes doigts se déchainent. Pianotent. Les lettres s’enchainent. Les mots se construisent. Des phrases ne sonnent pas comme je le voudrais… Se déchainent. DELETE. Supprime. Rewind. Recommence. Par où commencer?
Ma chère Abitibi natale,
C’est vers toi que j’aurai vécu mon tout premier voyage professionnel. Qui l’eut cru? Certains me disaient : « C’est loin »… C’est loin de quoi au juste?
Loin. Moi, je dois te confier que c’est pas mal + en dedans que ça s’est passé que loin sur la route 117. Tu m’as ramenée à des endroits enfouis en titi à l’intérieur de ma belle personne. Tu vois, avant j’aurais écrit : « De ma p’tite personne », mais non… je ne suis plus là. Fait intéressant.
Abitibi, tu es mon précieux bagage. Mes racines qui s’entremêlent entre des tempêtes aveuglantes, d’éclaircies encourageantes à l’horizon… du plein soleil radieux où la vie était belle et légère simplement. Tu as été et tu es un chemin de découvertes… d’exploration.
Tu as marqué ma vie de l’enfance, de l’adolescence à la jeune adulte où la crise de la quarantaine s’est présentée de façon précoce à ma 22e année de vie. Brusquement, tel un coup de break à bras, tu m’as laissée envahie par un désir d’apprendre à aimer la personne au cœur écorchée qui résidait sur ton territoire, avec comme seul but – me retrouver, pour ainsi bâtir une vie qui me ressemble. Je t’ai quittée.
À 40 ans au sens propre, tu m’as permis de réaliser que le constat d’accomplissement est assez fort merci.
Debout sur scène, je regardais la jeunesse abitibienne dans les yeux, pour présenter ce que j’ai créé. Au même moment me revoir, l’adolescente qui se « tenait » avec ses amis dans l’ago., qui le soir venu, écrivait tout son vécu en silence. Le déluge de souvenirs a refait surface. Parce que La deMOIs’aile fait partie de mon histoire. C’est mon histoire…À 16 ans, en 5e secondaire, c’est la première fois que j’ai pris un papier et un crayon pour écrire « Comment je me sentais ».
Ma chère Abitibi, tu m’as accueillie comme une reine. Par tous tes moments partagés, tes belles personnes, tu m’as à nouveau fait éprouver une grande fierté. Je t’ai, tatoué sur le cœur.
« Maman, va falloir que tu t’habitues pour quand tu vas partir en tournée en France, en Belgique … ❤️ » C’est ce que mon bel ado m’a dit avant que je prenne la route…ça mit un baume sur mon cœur de mère « partagé » de partir vers toi, sans eux.
Sois en assurée, peu importe ma destinée, jamais je n’oublierai d’où je viens.
ME
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