Corps

Accepter – MA réalité

Matin de la publication de ma p’tite bombe à moi Accueillir – La nouvelle. Le déjeuner dans la gorge, le cœur qui palpite, les mains moites, assise devant mon portable, je me sens fébrile comme lors de mon 1er article de blog publié il y a 10 ans. 

Je n’étais pas certaine si j’assumais l’image du fameux ruban rose que j’avais trouvé après 3 heures de recherche…

Mon chum : « Ben là chérie, c’est la réalité, tu n’fais pas ça pour le fun, c’est en prévention du cancer du sein. »

Je le montre à mon fils – « Pourquoi maman tu mets cette image-là? »   On va appeler un chat, un chat mon grand… Ensemble, on avance.

En un claquement de doigts, tout a déboulé!

À la suite de l’appel de la conseillère en génétique du 14 fév., dans les 3 à 6 mois, je serai recommandée pour un rendez-vous en chirurgie plastie au CHUM et en gynécologie.

Pas l’choix d’ouvrir cette parenthèse. (Avec le gène BRCA2, le risque du cancer de l’ovaire est également élevé, difficile à déceler, à traiter et surtout, agressif. Il est fortement suggéré d’en faire l’ablation… Comme je n’ai pas encore de nouvelle…je ferme cette parenthèse pour le moment).

Quelle fut la surprise lors de mon retour de vacances d’avoir un message du CHUM pour la prise de rendez-vous, la semaine suivante. Les 3 à 6 mois auront été de courte durée… Bienvenue dans la réalité girlz!

À l’antipode du #slowmonday comme dirait mon amie. Lundi, 17 mars. 8hrs. Fête de la Saint-Patrick. Après une virée sur la ligne orange et un œuf tourné bacon chez Cora, premier rendez-vous au CHUM à l’horaire. Avant d’entrer dans la bâtisse à l’allure d’un Casino, mon chum me demande « Comment tu te sens chérie? »  J’étais relativement calme, le stress ne m’habitait pas vraiment… J’ai nommé « déstabilisée ». Je suis déstabilisée. C’est ce qui caractérise la passe dans laquelle je navigue présentement – déstabilisante. 

5e étage. Corridor C. C’est vêtu de ma jaquette bleue que j’ai fait la rencontre en Plastie avec la Dre. El Khatib dans un premier temps.  Après un examen visuel de mes seins et prise de photo, elle nous a mis au parfum de toutes les informations nécessaires pour MON cas. Selon MON corps et MES seins.

« Tu es dans la zone grise », ces mots pour dire qu’avant de faire la mastectomie et reconstruction immédiate, ma poitrine a besoin d’une intervention appelée redrapage (pour répondre à une question qui revient oui, le tout est couvert par la RAMQ) question de les mettre en forme pour la suite – > Intervention 1h30, avec retour à la maison la journée même et environ 1 semaine de convalescence.

Après + de 6 mois, ce sera l’opération #2. Celle-ci est + complexe et diffère pour chaque corps. Chaque sein. Pour MON cas, ce sera l’opération sous-pectorale. Elles reprendront la cicatrice sous le sein. Pour ensuite retirer toutes les glandes mammaires, avant d’ajouter la prothèse (gardons ça simple, afin que je me comprenne aussi moi-même). – > Intervention 4h, avec retour à la maison le lendemain et environ 4 semaines de convalescence.

À la fin, ça l’air de quoi? Je ne vous le cacherai pas que c’est une partie que j’avais hâte de savoir. De voir. Elle nous a montré le « avant – après la 1re intervention – résultat final » de 3 patientes qui ont eu exactement le même passage que moi. J’ai été agréablement surprise des résultats, mon mari aussi! Comme je reste avec mes mamelons et ma peau, je risque de les reconnaitre. 

Bien sûr, il peut y avoir des risques d’infection…comme dans tout. La chirurgienne qui va m’opérer a en moyenne 2 patientes / année qui présentent des complications/infections. J’ai envie de rester confiante.

La 2e chirurgienne rencontrée, Dre.Boulva est la spécialiste en oncologie. Fine, accueillante, bienveillante, elle m’a fait l’examen des seins. Dans MON cas, selon MON historique familial, j’ai + de 60% de « chance » d’avoir le cancer du sein. 36% des ovaires (Après l’intervention, le risque est de 2%). Avant d’entrer dans les interventions, je dois passer à nouveau une mammo et une IRM, genre très bientôt.

Avec l’information intense reçue « déstabilisante » (pas fini d’utiliser ce mot), j’ai pris le temps de respirer, de prendre des notes par-dessus les pattes de mouche du Dre. Et de faire confiance à ce que les 2 « brains » de chirurgiennes professionnelles, bienveillantes m’expliquaient.  Ce sont elles qui procéderont à mes 2 interventions, je remercie la vie pour ça. Malgré mon point dans l’milieu du dos et mon cerveau lessivé en sortant, je regarde vers l’avant.

À travers le processus, je réalise que chaque étape, chaque morceau se digère. Certains, telle une grosse viande, sont + coriaces comme de savoir qu’il y aura 2 interventions ou encore que je n’aurai plus de sensibilité… Entre les micros passes de peur, je suis sereine. J’ai foi à la vie, ce qui aide à l’acceptation. J’ai la chance d’avoir des outils pour pouvoir ventiler. Chaque étape. Je laisse entrer l’information. Je me dépose. J’écris, je pleure mes peurs, mes insécurités.

Probable que tout ce que j’ai vécu avec l’histoire de ma sœur, de mon père m’ont forgée à faire confiance en la médecine. Au corps humain.  À MON corps que je vais mettre en priorité.

Mon mari, mon grand, ma puce. Chacun réagit. Mais réagissent doucement. On parle. On s’aime. Je me sens bien entourée. Bien accompagnée. Les astres sont alignés.

ME

*Je tiens à préciser qu’il existe différents scénarios… Celui-ci semble être ma combinaison gagnante.

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