Je me rappelle quand, en 1ere sec., j’avais la mentalité d’une petite fille qui jouait à la tag dans les corridors de l’école, (ce que je faisais en passant…). Qui se sentait cool de boire du café en cachette avec ses meilleures amies. Qui avait quasiment peur de se coucher plus tard que 10h. Qui trouvait ça drôle de faire exploser une cannette de 7 up en la brassant, à défaut de n’avoir rien d’autre à faire de ses fins de semaine. Qui arrivait littéralement 20 minutes en avance à mes cours pour être certaine de ne pas être en retard. Qui, pleurait quand elle avait 78% en math, car ce n’était pas une bonne note pour moi dans ce temps-là. Qui, n’avait pas encore une vie sociale assez développée pour parler d’autre chose que de l’école…
Bien sûr, on parlait déjà du bal. Le « fameux » bal. Je préparais déjà la couleur de ma robe en allant chercher des photos sur Internet, mon arrivée en limousine et l’embauche d’un photographe professionnel pour prendre des photos incroyables. Sans compter qu’il fallait absolument être accompagnée du prince charmant pour que ce soit comme dans les films !!!
Le bon vieux temps vous me direz ? Oui, en effet. Quand j’étais enfant, mes parents m’ont tellement dit : « Profite de ton enfance là, Annabelle, ça arrive juste une fois!! » Pour ne pas faire changement, je ne les ai pas écoutés, ce que je regrette aujourd’hui… Les jeunes ont toujours eu tendance à vouloir grandir beaucoup plus vite que ce que leur mentalité leur permettait, et de tout simplement » skipper » des étapes. Peu importe la génération, peu importe l’âge, peu importe l’année dans laquelle on a été jeune, on l’a tous fait. C’est seulement aujourd’hui, à 17 ans et sur le point de partir pour le cégep que je veux revenir en arrière. Recommencer ma 5e secondaire et en profiter. À bien y penser, je ne prendrais peut-être pas chimie et physique en même temps… Ça pourrait favoriser la partie » en profiter « !
C’est fou à quel point le temps passe vite. C’est fou à quel point on change rapidement. Autant en grandeur, qu’en maturité (pour certain :)).
Au fil des années, je me suis toujours demandé comment tout ce serait passé si j’avais fait un autre choix au lieu de celui-ci, ou si j’avais agi ainsi au lieu de comme cela. C’est en cet été, 2017, en écrivant ce texte à 2h du matin dans mon lit et en prenant un peu de recul que je réalise que je n’ai pas à changer le cours de mon histoire. Elle est comme elle est, et elle définit qui je suis. Avec mes erreurs et mes accomplissements, dont je suis fière d’assumer, en majorité.
Partir, ça va faire tellement du bien! Les gens près de moi le savent, et je vais le répéter : changer de monde va être un soulagement incroyable ! On s’étale tous un peu partout, s’approchant tranquillement de ce qu’on souhaite devenir. Ça se concrétise hein? J’y pense là, c’est sûr que je vais m’ennuyer des personnes et des souvenirs que je laisse derrière. Je suis rendue là.
Et si chaque étudiant qui a gradué cette année se disait la même chose, ça me ferait « ben » moins peur de me lancer » seule dans le vide « . Parce que si tout le monde se lance seul dans le vide à la fin du mois d’août, « ben » on saute tous dans le même vide en même temps!
-Anna-
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