Lundi soir de grisaille automnale, je me retrouve emmitouflée dans ma doudou moelleuse, « lové » contre mon chum, comme chaque soir de la semaine. Ce soir, c’est différent. Le réconfort a laissé place à l’amertume.
Devant les nouvelles médiatiques, plusieurs contacts, amis, connaissances m’écrivent « live » et en me disant : « Marie, tu dois faire quelque chose… Les jeunes ont besoin de projet libérateur comme La deMOIs’aile à travers tout ce qu’ils vivent .» Si vous saviez comment je le sais…
C’est comme si la flamme allumée en moi venait de recevoir une pinte d’huile, en même temps qu’une tornade de vent. Une explosion s’est produite, je suis devenue 0 rationnelle, les émotions ont surgi et j’ai réagi. Je me suis garrochée sur mon cell. Non pas pour télécharger l’application Covid, mais plutôt sur l’application « note » en textant le malaise qui baignait en moi : « J’ai une tribune, je vais m’en servir! »
Oui, mais…! « Les ados ne vont pas bien », « la santé mentale des jeunes est affectée », « ils vivent beaucoup d’anxiété », ça pleut de partout dans les médias… Encore les ados qui sont interpelés… Ai-je besoin d’en rajouter?
Mais, non finalement… Ça ne me tente pas d’être alarmiste et d’entrer en mode réaction de « Ça me fait crissement chier ». De plonger dans le sensationnaliste. Ça ne sert pas à grand-chose si ce n’est que de me faire du bien sur le moment.
Avec du recul, assise à mon bureau avec « La deMOIs’aile », pleine de volonté, à vouloir aider, être présente pour les jeunes, leur permettre d’évacuer ce trop-plein d’émotions… Je me sens comme impuissante parce que dans l’fond, on mise sur « ça va pas ben… » plutôt « il faut passer en mode solution »… Du moins, c’est mon impression.
En tant que maman de 2 adorables enfants qui se lèvent chaque matin, les yeux brillants et le sourire aux lèvres d’aller retrouver leur « bulle-classe » … mais depuis quelques semaines, les règles se resserrent, ils jouent dans la cour par « secteur »… Oui, ils réagissent aussi. Je n’ai jamais vu mon garçon s’exprimer autant. Chaque fin de journée, à son retour de classe, je prends une bonne demi-heure pour l’écouter et pour l’accueillir. C’est peut-être également une bonne chose… Chose certaine, la mèche est courte pour tout le monde.
Je suis sensible et touchée par tout ce qui arrive. C’est temporaire. Je répète ce mantra chaque jour à mes enfants, mais dans l’fond, je me le répète à moi également. Ça va passer…
C’est la seule chose où j’ai vraiment du pouvoir, c’est sur moi. Sur mon attitude. Mes actions.
J’ai quitté le bureau pour aller prendre une couple de grandes « puff » d’air frais. Ça aide à revenir à l’essence de la vie l’Amour! L’Amour de tout ce qui me fait du bien, comme cette nature immense qui se dresse devant moi. Apaisant n’est-ce pas?
ME
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