Au secondaire, on me posait toujours la question qui tue. « Que veux-tu faire quand tu seras plus grande? » Je félicite ceux et celles qui avaient déjà une idée préconçue et précise. Ouf! Ce n’était pas le cas pour moi. Pour être franche, je n’avais absolument aucune idée ce dont je voulais faire de ma vie. Ma conception de la vie « idéale » était peu constante et cela me stressait énormément. Un jour, je voulais être dermatologue, puis le jour suivant, je voulais m’évader en ouvrant mon propre hôtel dans le Sud. Par contre, il est tout à fait normal de ne pas savoir exactement ou s’enligner. C’est la beauté de la vie. Une abondance de belles surprises!
Bref, cette petite anecdote racontée pour dire que le 15 octobre 2019, j’ai eu mon moment d’éveil. EURÊKA! Mon chemin de vie en entier s’est dessiné devant mes yeux. J’ai été illuminée par cette réalisation d’où la provenance était absolument inattendue.
En ce jour d’automne, j’étais assise sur une chaise autour d’une table en compagnie d’un procureur de la Couronne, d’un représentant de la Gendarmerie royale du Canada ainsi qu’une agente des Services aux victimes. À 13 h ce jour-là, j’ai fermé la boucle sur le moment le plus désagréable et le plus important de ma vie. J’ai décidé de ne pas me morfondre sur l’injustice dont j’ai vécu, mais j’ai trouvé ma voix, puis je me suis affirmée haut et fort. Ô! Ces individus ont eu chaud ! J’ai dénoncé l’injustice dont j’ai été victime par le système de la justice et je suis intervenue afin d’amorcer une sensibilisation chez chacun ayant participé à la procédure pénale.
Je me sens fière d’avoir eu cette opportunité de semer la graine pour faire une différence et amorcer un impact positif chez le traitement de victime d’agressions sexuelles dans le contexte judiciaire. Ce moment d’éveil s’est emparé de moi. J’ai trouvé ma passion, mon chemin! Les statistiques au Canada démontrent qu’une femme sur quatre sera victime d’agression sexuelle au moins une fois dans sa vie. Alors entre grand-maman, maman, sœur et soi, au moins une personne d’entre elles sera agressée sexuellement au cours de sa vie.
Par conséquent, le tabou ainsi que les préjugés reliés au viol sont encore bien ancrés dans notre société. Il est primordial d’amorcer une conversation ouverte face à cet enjeu et mon chemin de vie s’est dessiné. Je désire être une voix pour ceux et celles qui n’en ont pas. Je veux me battre pour anéantir les préjugés à l’égard des victimes d’agressions sexuelles. J’aimerais agir pour promettre un avenir fructueux et sans violence sexuelle pour la génération future. Le changement, ça commence maintenant!
Marika Stella
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